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Sicile et îles Eoliennes

Récit de voyage du 3 au 12 octobre 2017 | Bus no. 22                             

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Récit de notre guide:

Sicile et îles Eoliennes 2

Ghislaine Derrien

Comment vous êtes devenue guide?

Le fruit du hasard…

Qu’aimez-vous à propos de cette activité en particulier?

Les rencontres !

Ce qui distingue Car -Tours d’autres agences de voyage?

Une structure presque familiale et très conviviale !

Quelle destination en Europe est votre préférée et pourquoi ?

J’adore Venise pour son côté à la fois décadent et mythique.

Quelle a été votre meilleure expérience avec Car-tours Voyage?

Le professionnalisme des chauffeurs!

Avez-vous un mot de voyage ?

Partir, c’est vivre!

Sicile et îles Eoliennes

Départ de bon matin pour nos voyageurs romands et, une fois le col du Grand Saint Bernard franchi dans la grisaille automnale de ce début d’octobre,  le voyage s’amorce à vive allure sous le soleil de la Vallée d’Aoste direction Gênes, le port d’embarquement pour Palerme et la Sicile !

GÊNES: Et déjà, nos vacanciers effectuent une première plongée dans un temps et des minutes nettement plus élastiques que celles vénérées par nos maîtres horlogers jurassiens, une agitation fébrile, des affirmations et contre-affirmations, une attente ponctuée de “un’attimo signora” transforment l’embarquement sur le ferry en chaotique et bruyant départ pour Cythère: Watteau eut apprécié! Une bonne nuit de sommeil, le soleil au rendez-vous de ce voyage d’un jour en mer tyrrhénienne, nous voici prêts à rejoindre en soirée, Palerme, capitale  de la Sicile depuis la nuit des Temps, une ville vibrante, palpitante, une métropole populaire que nous traversons en louvoyant entre voitures et camions pour lesquels le respect des panneaux de signalisation sont inexistants, au rythme du pétarade infernal des scooters se faufilant dans les étroites ruelles, rassurés par Alexandre, notre chauffeur, qui reste de marbre et nous explique que de toutes façons, “les vitesses limitées ne sont ni contrôlées, ni enregistrées”…  ah bon ! Une petite heure de trajet et enfin, nous rejoignons le magnifique établissement face à la mer qui sera notre logis pour les trois prochaines nuits. Un époustouflant buffet du soir, froid et chaud nous attend, tellement riche que l’on peine à faire un choix et c’est parti pour une bonne nuit de repos!

Le lendemain, nous rencontrons MAIA CATALDO, notre guide sicilienne qui, pendant toute la durée de ce périple fera claquer comme autant d’étendards des noms comme Taormine, Palerme, Syracuse, Lipari, Agrigente, Segeste, autant de mots qui roulent dans sa gorge  et nous ramène 4000 ans en arrière, au moment où la jolie nymphe Aréthuse poursuivie des assiduités d’Alphée et qu’Artémise, disons-le un peu jalouse, change en rivière sans succès puisque son amoureux se métamorphosera en fleuve pour rejoindre sa belle à Ortygie, l’île de Syracuse offrant ainsi un peu d’eau douce à cette terre aride qui en a bien besoin. MAIA, notre guide, personnalité exceptionnelle,  intelligente autant qu’érudite, au charme délicieux qui lui vient peut-être d’une maman française évoque avec un enthousiasme communicatif une Sicile aux multiples visages, baignée de paysages d’exceptions, de villages authentiques perchés à flanc de montagne (ERICE),  dotée de plages paradisiaques et de  villages de pêcheurs typiques (CEFALU),  riche des prouesses de l’architecture grecque (SEGESTE, AGRIGENTE, SYRACUSE) – une Sicile qui offre aussi aux voyageurs les imposantes ruines fortifiées des conquérants normands,  de superbes exemples de baroque tardif  comme à CATANE, d’extraordinaires mosaïques byzantines  (cathédrales de MONTREALE et CEFALU) bref, Maia, nous conte la Sicile, carrefour culturel qui s’est construit au fil de son histoire mouvementée et dont la gastronomie – que nous aurons le loisir d’apprécier dans les marchés de Palerme et Catane ( (Ah, les pâtes d’amande de Maria  Grammatico à Erice, les “panelle e croce” du marché de Palerme et les vins corsés du gîte rural des “Sciarelle” à Viagrande !) –  reflète également ses multiples diversités.

Nous traverserons des plantations d’orangers et de citronniers, puis des zones boisées et couvertes de genêts suivies de coulées de lave sombre avant de rendre hommage à la “Montagne Vivante”, l’ETNA, le plus grand volcan d’Europe, toujours actif ou Vulcain, Dieu du feu forgeait les armes de Jupiter et qui fit dire à Alexandre Dumas “jamais, je n’ai vu Dieu d’aussi près, et jamais par conséquent, je ne l’avais vu si grand… Le jour de notre venue cependant, le géant daigne se montrer dans toute sa splendeur, sans aucun nuage environnant, rien d’autre que la légère coiffe brumeuse flottant au sommet et qui rappelle que le mastodonte respire paisiblement avant peut-être une prochaine colère ?

Les émotions creusent et l’escapade vers le gîte rural des Sciarelle avec dégustation de vins de l’Etna, de pizzetine, d’olives, de fromage, salami etc. est la bienvenue avant de rejoindre TAORMINE, ville médiévale encensée par les romantiques  au 19e S , rendez-vous des têtes couronnées ( et des grands industriels  (Rothschild, Krupp), toujours considérée aujourd’hui comme le Saint-Tropez sicilien,  et de jouir en fin de journée d’une vue imprenable sur la vallée depuis le THEATRE GREC – érigé à l’initiative d’un tyran de Syracuse au 3e S avant JC, remanié par les Romains au IIe S après JC et qui jouit d’une acoustique absolument parfaite. Ne seront pas oubliées en cours de voyage, les cathédrales du baroque tardif (CATANE) les vestiges époustouflants de la vallée des temples à SYRACUSE et même – cerise sur le gâteau – une excursion aux Îles éoliennes, LIPARI célèbre déjà dans l’antiquité pour son commerce d’obsidienne et VULCANO, l’île-volcan aux vapeurs sulfureuses où nos voyageurs retrouveront le plaisir de la ruée, non vers l’or mais vers la récolte personnelle de diverses pierres volcaniques…et où il leur sera rappelé  que la prochaine éruption est pour bientôt!

Douze jours déjà…espace de temps suspendu dans la vie de nos hôtes, encore une escapade à MESSINE et CEFALU, un dernier repas convivial dans le port de PALERME avant le retour en bateau vers GENES, puis en car vers la Suisse. Pendant ce voyage à la rencontre de la Sicile  dont MAIA notre guide a si bien fait ressortir l’extraordinaire métissage sans doute à l’origine de cette nonchalance résignée dont font parfois preuve ses habitants, et qui incite le voyageur à se pencher sur ce qu’il est convenu d’appeler la “Dolce Vita“, un art de vivre qui fait la part belle aux bons moments, aux plaisirs simples, au soleil, à la nourriture, à la mer, à l’amour des belles choses et  invite à en profiter sur l’instant….

En conclusion à ce périple – loin d’être de tout repos dans son ensemble mais si riche d’impressions et d’émotions diverses – comment ne pas évoquer ces vers de Joachim du Bellay « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage… »

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