Elbe – Ischia – Capri
Récit de notre guide:
Jeanette Rinaldi
Elbe – Ischia – Capri
Voyager c’est sortir de sa zone de confort, voilà qui relève déjà de l’aventure ! Et oui, partir pour l’inconnu, vers d’autres paysages et à la rencontre de nouveaux visages demande une certaine dose de courage !
Dimanche 30.09, il est 5 :45 du matin, nous sommes au lendemain de la fête des Vendanges à Neuchâtel, la ville dort encore à part quelques fêtards qui ont l’air d’avoir perdu leur route. Mais à la Maladière, tous les participants à ce voyage répondent présents et nous embarquons dans un bus de Joly Voyages. Quelle joie de revoir des visages connus, l’humeur est au beau fixe malgré l’heure matinale. Nous nous arrêtons encore à Lausanne, à Montreux et à Martigny avant de commencer la grimpette vers le tunnel du Grand St-Bernard après un changement de chauffeur au Relais de Martigny. Antonio nous inspire tout de suite confiance et le voyage nous donnera raison, il a été formidable. La route est encore longue, nous traversons la Vallée d’Aoste, le Piémont, du Nord au Sud où nous faisons une petite halte pour manger sur le pouce avant de reprendre notre route en direction de la Ligurie et de la Toscane. C’est dans la localité de Grosseto au Sud de la Toscane, proche du Latium que nous posons nos valises pour les 2 prochaines nuits. L’hôtel est confortable et les chambres agréables.
Le 2ème jour, après une bonne nuit de sommeil, nous partons à la découverte de l’île d’Elbe, la plus grande île de l’Archipel Toscan. La météo annonce des averses mais à notre arrivée, le soleil brillera toute la journée. A Piombino, nous embarquons sur le ferry avec notre guide locale, Antonietta, qui durant cette journée nous révèlera les charmes d’un territoire riche en histoire et en beautés naturelles. Après une heure de ferry, nous arrivons à Portoferraio, « Port de fer », la capitale de l’île, un nom qui lui vient du temps des Etrusques et de l’extraction du fer. A cette époque, Elbe était aussi connue sous le nom de l’île aux 1000 feux. Ici à Elbe, comme dans toute la Toscane, les Médicis ont construit des forteresses et des édifices mais c’est Napoléon qui laisse une empreinte indélébile sur l’île lors de son exil forcé qui durera 10 mois. Nous traversons l’île verdoyante, couverte de maquis méditerranéen, parsemée de plages de sable et de criques escarpées et c’est à Marina di Campo, la plus importante station balnéaire de l’île que nous nous arrêtons pour le repas de midi. Nous avons un peu de temps pour visiter le vieux village et le petit port touristique de la région. En flânant dans les ruelles, nous faisons une halte chez le meilleur glacier toscan pour vérifier sa réputation…. Effectivement, les glaces étaient vraiment délicieuses. Le trajet continue jusqu’à Porto Azzurro, une ville d’origine espagnole, anciennement Porto Longone, du nom du château prison qui surplombe la localité. C’est vrai que Porto Azzurro est plus évocateur et convient mieux à ce site enchanteur. L’heure est déjà venue de quitter Elbe la belle, par la mer comme à l’aller, en traversant les 10km qui la sépare de Piombino. Une heure plus tard nous sommes déjà sur la route pour Grosseto où nous sommes attendus pour le repas.
Le 3ème jour, sur la route pour le Golfe de Gaète, nous mangeons à Frascati dans la Région du vin blanc du Latium qui domine Rome. Nous sommes accueillis par les patrons avec gentillesse et mangeons dans leur local à la bonne franquette, dans un local pittoresque à l’ambiance décontractée. La patronne nous porte encore des biscuits à tremper dans le vin, partie intégrante du folklore régional nous dit-on ! En fin de journée, nous arrivons à Baia Domizia, dans le Golfe de Gaète, aux confins de la Campanie et sommes agréablement surpris par l’accueil chaleureux, par les repas proposés et par le confort des chambres. Nous nous réjouissons de poser nos valises pour les 3 prochaines nuits.
Le 4ème jour, après un bon petit déjeuner, nous partons pour le Golfe de Naples et nous abandonnons Antonio et son bus pour suivre Stefano, notre guide local qui passera les 2 prochains jours avec nous. Après une traversée d’une heure, nous arrivons dans un petit coin de paradis, une île qui fascine depuis l’Antiquité avec son village blotti sur un majestueux rocher entouré de mer bleue…. CAPRI, la mythique perle des îles phlégréennes, nous voilà ! Pour monter au village, nous prenons le funiculaire en essayant de nous faufiler au milieu d’une horde de touristes. A l’arrivée, nous découvrons enfin la Piazzetta, le cœur minuscule de la ville, le Salon, « il salotto del Mondo », là où se retrouvent à l’heure de l’apéro le Tout Capri, riches, pauvres, ViP, faux riches, clientèle fortunée ou nobles déchus, acteurs et Jet Set ou des touristes comme vous et moi. Le symbole de la Place est sans doute la coupole de l’Eglilse de Santo Stefano, érigée en 1685, qui sonne chaque quart d’heure le temps qui coule doucement sur l’île de Capri. Nous découvrons les Jardins d’Auguste aménagés sur des terrasses en surplomb de la mer qui offrent des panoramas exceptionnels. D’ici on peut voir les Faraglioni, les 3 rochers, symbole le plus photographié de l’île et la Via Krupp, une ruelle piétonne évocatrice et très étroite creusée dans la falaise se déroulant sous nos yeux comme un long serpent, une véritable œuvre d’art. Pour échapper un peu à la cohue des ruelles où se succèdent boutiques de luxe et commerces, il suffit de grimper un peu et de se promener au hasard dans les ruelles désertes où règnent la paix et le silence, bien loin de la confusion de la Piazzetta, un autre visage de Capri, loin des clichés et hors des sentiers battus. L’heure de quitter Capri est arrivée, nous rentrons à l’hôtel et dans nos esprits trotte encore la mélodie de CAPRI C’EST FINI !
Le 5ème jour, après une heure de route déjà, nous rejoignons Pozzuoli et notre guide Stefano. Nous reprenons un ferry qui nous emmène à Ischia et cette fois encore, nous laissons Antonio sur le continent car nous allons circuler sur l’île avec un bus local. Ischia c’est la plus grande des îles du Golfe de Napoli avec ses 46 km2 et ses 62 000 habitants appelés les Ischitani. Elle est moins glamour que Capri mais c’est ici que la chancelière Merkel et que le réalisateur Visconti passent leurs vacances. Durant la traversée, on a une vue intéressante sur l’île de Procida et de sa forteresse anciennement prison. Enfin, voilà la belle Ischia, née il y a 35 000 ans d’un caprice sismique. Ischia la volcanique, l’incandescente et selon mon voisin qui me parle de son île à bâtons rompus, c’est «la più bella del mondo !» Notre chauffeur nous attend et sur les routes escarpées, nous sommes surpris de la conduite du chauffeur et de la politesse des véhicules entre eux. Ils se laissent dépasser par les voitures ou les scooters, ils se donnent des renseignements dans leur dialecte ou avec des signes pour annoncer un car ou un camion qui devrait croiser leur chemin. En chemin nous apprenons que la montagne qui domine l’île est Epoméo, le volcan de 789 m. qui parfois encore s’ébroue comme en 1883 où il a fait 4000 victimes. A ce monstre de magma, Ischia doit tout, son relief escarpé, sa taille (10km/7km), sa couleur vert-de-gris mais surtout sa fortune. Car des tréfonds d’Epoméo jaillit en continu, un trésor hydrothermal où fument des eaux sulfureuses et dansent des fumeroles. Ainsi, à certains endroits on peut même faire trempette en plein hiver, rien d’étonnant que le thermalisme soit une bénédiction pour les Ischitani. On parcourt un territoire de vignobles acrobates, des cultures qui s’accrochent à la pente, des hameaux perchés et des maisons caves en tuf vert. Nous nous arrêtons à Sant’Angelo, un antique village de pêcheurs, avec une belle ruelle de boutiques creusées dans le tuf et de nombreux petits restaurants qui prennent le soleil sur la charmante place du petit port. Les plats sont variés et certains proposent la spécialité de l’île, le lapin-chasseur, une recette ischitane séculaire. Après le repas et un bon café, nous filons vers l’ouest en direction de Forio où se situe le fameux sanctuaire de la Madonna del Soccorso qui surplombe la mer et nous faisons une courte pause avant de rejoindre Casamicciola où nous attend notre ferry. C’est la localité de l’île qui a la plus grande présence de sources thermales soit dans la mer que sur son territoire. Il reste un peu de temps pour les dernières photos du rocher de tuf en forme de champignon abandonné lors d’une dernière éruption et c’est déjà l’heure de partir et de laisser derrière nous ce petit coin de paradis.
Le 6ème jour, après un bon repas et une dernière nuit dans notre hôtel, nous reprenons la route vers Montepulciano où nous ferons une petite halte pour une dégustation de vins et de quelques spécialités locales. Nous prolongeons un peu l’heure du départ pour nous perdre dans cette localité pittoresque, sur sa grande place où trône l’église, dans ses petites ruelles et ses boutiques de cuir qui feront le bonheur de « quelques unes » ?
Puis, nous continuons notre route en direction du Nord, dans un hôtel à Nogarole Rocca, au carrefour des axes vers l’Autriche, Venise et Milan.
7ème jour : Après une bonne nuit de sommeil dans une chambre proprette au charme désuet, il est l’heure de commencer le compte à rebours. Nous prenons un peu d’avance sur notre départ pour prolonger la pause de midi dans la belle ville médiévale d’Aoste avant de rentrer chez nous avec je l’espère, des images mémorables des îles et des moments vécus ; Elbe la belle, Capri la glamour et Ischia la sulfureuse, des moments d’amitié partagés avec des inconnus devenus des compagnons de voyage, des senteurs, des saveurs et des souvenirs ensoleillés qui vous donneront le goût de « Reviens-y ».
Je vous souhaite de pouvoir vivre de nouvelles aventures et des belles rencontres, qu’importe la destination, ce qui importe c’est la joie du voyage ! Un grand merci à notre chauffeur Antonio pour sa disponibilité, son professionalisme, merci à vous tous pour ces moments de partage et bonne continuation !
Jeannette