Pâques à Venise
Pâques à Venise
Les routes de Romandie sont désertes en ce vendredi saint. C’est avant l’heure prévue que nous retrouvons à Montreux Chailly les participants de Neuchâtel, Yverdon, Fribourg et Bulle. Notre plus jeune participant, Liam 5 ans est déjà excité de se rendre à Venise et voir les gondoles. Les 55 participants sont amusés et incroyablement surpris par ce petit bonhomme qui tout au long du voyage saura s’occuper, jamais ne dérangera quiconque et nous épate avec des questions si judicieuse. On dit bien « Les voyages forment la jeunesse ! » Certains voyagent tôt tandis que d’autres appliquent la maxime jusqu’à un âge plus que certain.
Le soleil radieux fait scintiller le lac Léman et nos majestueuses montagnes enneigées. Au Relais du St Bernard nous faisons connaissance de Patrice, notre superbe chauffeur valaisan qui nous conduira en toute sérénité et dans la bonne humeur de Martigny à Venise et au retour jusqu’à l’aéroport de Genève. Et pourtant, nous roulerons au pas avant d’atteindre le péage du tunnel du St Bernard et dans les quelques bouchons rencontrés sur les autoroutes italiennes.
En route nous parcourons la belle et sauvage vallée d’Aoste avant d’atteindre le Piémont et ses rizières déjà d’un vert tendre. Ensuite, c’est la plaine du Pô lombarde et l’éternel trafic aux abords de Milan. Dans les environs du lac de Garde nous admirons les carrières de marbre dans le lointain et le vignoble du Bardolino un vin rouge exquis dans la région de Peschera. Entré en Vénétie, la troisième région viticole d’Italie, nous admirons le vignoble du Soave, un des vins bancs les plus exportés. Non loin de Vérone et Vincence c’est au tour du vignoble Valpolicella et Amarone, l’un des grands vins rouges. Non loin de Trévise et du territoire de Valdobbiano nous discernons le vignoble d’un mousseux qui fait un tabac dans le monde depuis quelques années le Prosecco qui est bu seul ou dans l’apéritif Apérol Spritz.
Encore un ou deux petits bouchons (pas ceux du Prosecco) ; un peu de patience et nous arrivons finalement au Lido di Jesolo. Il faudra cependant deux tentatives, l’aide de « garabinieri » et passagers bien intentionnés pour trouver notre hôtel. Un conseil : Ne vous fiez pas aveuglément au GPS. Il ne semble pas connaitre ou reconnaitre la largeur des routes et la hauteur des tunnels !!!
Après une nuit réparaatrice, départ pour la « Sérénissime ». La douceur printanière et une visibilité rarement de mise nous permet de voir et de photographier la fascinante Venise bien avant l’abordage non loin de la Place St Marc où nous attendent nos guides locales pour nous emmener à travers les rues étroites appelées calle à Venise et ponts à la découverte de ce lieux magique. Elles nous content l’histoire de Venise qui du 7ème s. jusqu’à son déclin au 18ème s. fut la capitale d’un empire maritime et commercial mais aussi du plus grand port du Moyen Âge, après la chute de celui de Constantinople. En bordure de deux grands fleuves italiens, le Pô et l’Adige et jouissant d’une situation géographique unique sur les routes du commerce entre l’occident et l’orient, Venise devint l’une des villes les plus riches du monde. Elle se dota d’une structure politique unique en 810 en installant un chef le « doge » à la tête de la ville. C’est à partir de ce moment-là que le Rialto devint le centre du pouvoir et de l’économie. Son développement économique et architectural en fit un joyau jalousé par les autres ports et villes du nord de l’Italie.
Jusqu’à sa décadence au 18ème s. la ville fut un important centre culturel. Pendant des siècles, les architectes bâtisseurs, les peintres et sculpteurs étaient invités à participer à la construction et l’embellissement du palais des doges, des églises et des maisons patriciennes. Au 18ème siècle, Venise se dota d’un opéra de style néo-classique « la Fenice ». Il devint aussi célèbre que la Scala de Milan et le Teatro San Carlo de Naples et les œuvres des grands compositeurs italiens Verdi, Rossini, Donizetti et Bellini y furent joués. La Fenice qui signifie le Phénix en francais connut deux incendies mais comme le Phénix de la mythologie grecque, il renait par deux fois de ses cendres.
C’est Bonaparte qui en 1797 mettra fin à l’indépendance de Venise avant qu’elle ne tombe sous le contrôle de l’empire autrichien. Finalement, en 1866, Venise rejoint le royaume d’Italie. Aujourd’hui, Venise, son lido, ses îles et la lagune entière vivent du tourisme. Les vaporettis débarquent sans relâche des dizaines de milliers de personnes qui, comme nous, ont choisi Venise comme destination pascale. Mais qu’à cela ne tienne…. Le monde appartenant aux gens qui se lèvent tôt ! Nous sommes les premiers visiteurs à débarquer sur Burano l’île enchanteresse où vivent pêcheurs et dentelières dans de petites maisons multicolores. La lessive du lundi de Pâques « Pasquetta » pend aux fenêtres et nous assure qu’ici vivent encore de vrais Vénitiens. Nous déambulons avec bonheur sur cet endroit si photogénique. Lorsque c’est l’heure d’embarquer pour Murano l’île du verre, les bateaux remplis de touristes asiatiques et italiens arrivent… Ouf, quelle chance, nous avons eu Burano presque pour nous tous seuls.
Une courte visite d’une fabrique de verre de Murano, une petite explication sur la technique ancestrale du soufflage, le temps de faire soit un petit achat ou de se promener ou boire un café et nous voici en route pour Venise où nous allons passer quelques heures avant de reprendre le bateau « Il Doge di Venezia » pour Punta Sabbioni ou nous attend Patrice pour nous conduire à l’hôtel du Lido di Jesolo. C’est déjà le jour du retour en Suisse. Les valises sont chargées, le petit déjeuner avalé et Patrice installé au volant de notre beau et confortable car. Tout le monde sourit et se dit heureux d’avoir choisi car tours pour « Pâques à Venise 2019 ».
En route nous entendons parfois notre mascotte Liam rire ou poser une question pertinente à l’une de ses grands-mamans d’adoption alors que les participants plus âgés tentent de récupérer un peu le manque de sommeil causé, pour certains, par de longues soirées animées du Lido de Jesolo !
Un grand merci à vous tous qui avez fait de ce voyage une très agréable balade printanière en groupe et à notre Patrice, un chauffeur exceptionnel.
A bientôt pour une nouvelle expérience car tours, j’en suis certaine.
Madeleine