Fascination Cap Nord & Lofoten
Récit de notre guide:
Christiane Arn-Laesser
Comment es-tu devenue guide-accompagnatrice de voyages?
J’ai déjà travaillé dans le tourisme durant les années 80. Suite à mon mariage et la naissance d’un bébé, je me suis sédentarisée et j’ai travaillé dans un bureau. Maintenant le bébé est grand et j’ai de nouveau le temps ET LA CHANCE, d’exercer le plus beau métier du monde.
Qu`est-ce qui te plaît particulierement dans ce metier?
Le contact avec les gens ! L’organisation, les situations imprévues et parfois cocasses…
L’improvisation de dernière minute représente un challenge qui me plaît énormément. Sans les imprévus, un voyage serait un peu monotone, non ?
Qu`est-ce que tu caracterise en tant que guide?
L’optimisme et l’enthousiasme que je peux transmettre à mes passagers.
Quels sont les avantages vois- tu dans un voyage en groupe?
Beaucoup d’avantages : Les gens voyagent l’esprit libre : tout est organisé, ils sont encadrés. Ils peuvent profiter des paysages durant le trajet plutôt que de se concentrer sur la conduite de leur propre voiture. Ils ne perdent pas de temps à chercher leur chemin, à acheter des billets, etc ET, généralement, il règne une bonne ambiance dans le groupe. Beaucoup de personnes se font de nouveaux amis durant ces voyages.
Qu`est-ce qui te plait le mieux dans tes tâches chez car-tours?
Beaucoup d’autonomie sans toutefois nous sentir isolés ou délaissés! Même à l’autre bout du monde, nous savons que nous pouvons compter sur le support de Car-Tours, 24h/24h en cas de problème. Nous disposons de toutes les informations nécessaires et utiles et les voyages sont très bien organisés. Et…. Nous pouvons proposer les destinations que nous souhaitons accompagner. Nos choix sont très souvent respectés.
Qui est ton héro dans le domaine des voyages?
Jacques-Yves Cousteau
Un evenement comique lors d`un voyage en groupe?
Récemment, en rentrant de Prague, après une pause-café, le bus est reparti. Soudain, il y a eu des cris d’hystérie, des passagères ont grimpé sur leurs sièges et une dame s’est enfermée dans les toilettes. Une attaque terroriste ? NON : une petite souris de 5 cm a embarqué à bord du car durant la pause-café. Le chauffeur s’est finalement arrêté sur un parking et nous avons débarqué la passagère clandestine.
Quel etait le plus beau compliment que tu as recu de la part d`un client?
Lors d’un voyage à Dresde, un groupe de clients m’a demandé à quelle heure je comptais me réveiller le lendemain matin. Et, le lendemain matin, 10 minutes après le réveil, le room-service a frappé à ma porte pour m’apporter le breakfast (complet) avec un petit mot de la part de ces clients : « reposez-vous encore un petit moment, vous le méritez »
Quelle a été ta plus belle experience avec Car-Tours?
Le soleil de minuit au Cap Nord, sans le moindre nuage
Quelle est ta dévise?
Rester chez soi c’est exister, voyager c’est vivre !
Quelle citation en rapport avec les voyages t`inspire?
« Un jour, vous serez plus déçu par ces choses que vous n’avez pas faites que par celles que vous avez faites. Alors larguez les amarres. Mettez les voiles et sortez du port sécurisant. Explorez ! Rêvez ! Découvrez ! » (Mark Twain)
Fascination Cap Nord & Lofoten
Malgré l’heure matinale (05.00 heures) en ce 24 juillet, il fait déjà jour et déjà très chaud. 44 personnes se réjouissent d’échapper à cette phase caniculaire de l’été 2019 en se rendant dans le grand Nord : en Scandinavie. Pourtant durant notre trajet à travers l’Allemagne, le Danemark, la Suède et la Finlande, le mercure ne semble pas décidé à descendre au-dessous des 30°. C’est donc en tenues estivales que nous découvrons les magnifiques paysages de ces pays, visitons Stockholm et Helsinki, parcourons des centaines de kilomètres à travers les forêts de bouleaux finlandaises sur des routes quasi-désertes bordées de lacs. Plus nous nous dirigeons vers le nord, plus les nuits sont courtes, voire inexistantes : nous sommes dans la période du soleil de minuit qui ne s’estompe que quelques heures (23.30 – 02.00), laissant alors place à une lueur aurorale en pleine nuit.
Nous franchissons le cercle polaire au niveau de Rovaniemi, en Finlande, sur une latitude de 66°33’47’’. C’est là que nous changeons progressivement de garde-robe, il fait un peu plus frais au fil des jours. C’est là aussi que nous apercevons les premiers rennes qui trottinent sur la route, devant notre car. Effervescence à bord ! Les passagers les bombardent de photos en poussant des cris d’enthousiasme. Ce sont les premiers rennes, mais nous en verrons des dizaines durant les jours suivants, à en devenir presque blasés tant il y en a. Nous sommes désormais dans la Taïga et continuons notre trajet vers l’océan arctique. Au fil des kilomètres la végétation se raréfie, les forêts de bouleaux font place à des buissons et des lichens et nous atteignons enfin la région de la Toundra avec des paysages désertiques, presque lunaires, avec des montagnes arides, jusqu’à Honningsvåg en Norvège, notre point de chute avant de nous rendre au Cap Nord ! Ca y’est, nous y sommes, nous avons atteint le bout de l’Europe ! Hélas, le soleil se dissimule derrière les nuages pour ne diffuser que parcimonieusement ses rayons, mais la sensation d’être au bout du monde remplit chacun d’émotion.
Et dès le lendemain, nous entamons notre route vers le sud, à travers le Nord de la Norvège ! Objectif : les îles Lofoten. Pendant 3 jours nous sillonnons les côtes morcelées de la Norvège, longeons des fjords au bord desquels nous faisons bien sûr de nombreux arrêts pour prendre des photos ou pique-niquer face aux eaux scintillantes de la mer du nord ! On aurait envie de s’arrêter à chaque tournant, tant les paysages sont magiques. Et nous sommes pratiquement seuls sur la route : c’est vrai que dans cette région la densité de population est de 2 habitants au km2. Il y a plus de rennes que d’habitants. En cours de route, nous nous arrêtons près d’un campement de Sami (les nomades venus de l’Oural et qu’on appelle aussi les Lapons). Dans de grandes tentes qui regorgent de toutes sortes d’objets artisanaux nous nous lâchons ! Il y en a pour tous les goûts : ustensiles de cuisine et autres objets décoratifs en bois, sacs en peau de renne, saucissons à base de renne ou d’élan, pulls et gants en laine, liqueurs à base de baies (airelles, myrtilles, framboises) etc, etc. Les cartes bancaires menacent d’exploser et j’ai un peu de mal à faire remonter les 44 passagers dans le car, tant ils aimeraient encore poursuivre leur shoping J mais nous avons encore un peu de route devant nous.
Notre première étape est la ville de Tromsø, la ville universitaire la plus septentrionale d’Europe. Une très belle ville où nous dormons dans un très bel hôtel qui nous propose un buffet gargantuesque. C’est d’ailleurs là que nous dégustons, pour la première fois de notre vie, de la baleine. Bien que goûteuse, elle est néanmoins quelque peu coriace. Il faut souligner que le poisson est omniprésent sur tous les buffets. Dès le petit déjeuner on y trouve, à côté des confitures et jus frais de baies, une grande variété de poissons, notamment du hareng mariné et du saumon, mariné, fumé, à l’aneth.
Le lendemain, nous partons de bonne heure en direction des îles Lofoten où règne une température très agréable grâce au Gulf Stream. De pont en tunnel, de fjord en fjord, nous parcourons toutes ces îles réputées pour le cabillaud. Ici, on en pêche des tonnes chaque années : de janvier à avril, lorsque les Skeir (cabillaud de l’arctique) descendent depuis la mer de Barens, plus au nord, pour frayer dans les eaux plus chaudes des îles Lofoten, ce sont jusqu’à 30’000 pêcheurs professionnels ainsi que quelques centaines d’amateurs qui viennent à la pêche miraculeuse. Ce poisson est vendu frais ou encore séché. Pour cela on en coupe la tête et…. la langue – qui est une véritable délicatesse – et ils sont ensuite reliés par deux par la nageoire caudale et suspendus sur les rondins de bois des séchoirs à poisson. Et la nature fait le reste du travail. Ce poisson est ensuite vendu sous l’appellation de morue dont le principal importateur est le Portugal.
Nous traversons des dizaines de villages de pêcheurs aux jolies maisonnettes sur pilotis peintes en rouge qui se réverbèrent dans les eaux bleues, turquoises, émeraude de la mer. De vraies images de carte postale que nous mitraillons sans relâche avec nos appareils photo.
L’ensemble des passagers est unanime : ces îles représente incintestablement l’apogée du voyage et tous aimeraient prolonger encore quelques jours ce séjour là-bas. Mais toute bonne chose ayant une fin, c’est dans le pittoresque village de Å (à prononcer O) que nous embarquons à bord d’un ferry pour rejoindre le continent en 3 heures de traversée et sous un soleil radieux, cap sur la ville de Bodø. Notre hôtel est situé au centre-ville et comme sous ces latitudes le soleil ne se couche pas, nous ne ressentons pas la même sensation de fatigue. Ainsi, chaque soir après le souper, nombreux sont ceux qui vont encore se balader dans les environs, boire un verre ou prendre encore et inlassablement quelques photos.
Désormais, nous entamons notre « descente » vers le sud et la Suède. En cours de route, nous franchissons de nouveau le cercle polaire, mais dans le sens inverse par rapport au 5ème jour du voyage. Pendant que nous « descendons » vers le sud, la température monte et au fil des jours le soleil se couche tous les soirs un peu plus tôt. Nous découvrons encore de belles villes le long de la côte baltique suédoise, telles que Umea et Sundsvall où nous avons du temps pour flâner, déguster des toasts au saumon, crabe royal ou crevettes. Grâce à l’initiative de nos 2 supers chauffeurs, Jürg et Yvo, nous quittons parfois les grandes routes pour nous engouffrer dans l’arrière-pays et découvrir de charmants villages, en bordure de la mer, d’un lac ou dans la forêt. Je serais curieuse de savoir combien de photos ont été prises durant ces 14 jours tant il est vrai que ce voyage fut une source inépuisable d’inspiration.
Après 3 derniers jours en Suède, nous atteignons Malmö, la 3ème ville de Suède, avant de rejoindre le Danemark via l’impressionnant pont-tunnel d’ Øresund, une prouesse d’ingénierie civile ! La route est longue jusqu’à Hanovre, notre dernière étape, mais l’ambiance à bord du car est sensationnelle. Evidemment, après 13 jours de cohabitation, tout le monde connait tout le monde, les passagers ont eu largement le temps de faire connaissance et de lier amitié.
Nos 2 chauffeurs, Jürg et Yvo, ne sont pas étrangers à cette ambiance : toujours de bonne humeur, conviviaux, arrangeants, flexibles quant aux divers souhaits des clients, ils ont contribué à faire de ce voyage un inoubliable succès. Tant et si bien, que même le dernier jour, durant les près de 900 km d’autoroute allemande, les participants m’ont affirmé qu’ils n’étaient pas fatigués. Et pourtant…..savez-vous, chers lecteurs qui découvrez ce récit, combien de kilomètres nous avons parcourus en 2 semaines ??? 9331 km de Genève à Genève (dont env. 600 en mer) et…. même pas mal !!!! Au contraire, certains m’ont affirmé qu’ils auraient volontiers prolongé encore un peu ce voyage.
Pour ma part, j’ai eu un gros moment d’émotion le dernier jour : sur l’initiative de notre co-passagère Ornella, tout le groupe m’a dédié (et chanté) un tube de Dalida. : il s’agissait de « Gigi l’amoroso » dont les paroles furent revisitées en « Christina la Guide » ! J’en avais bien sûr les larmes aux yeux. Inutile de préciser, qu’en arrivant chez moi le soir du 14ème jour, j’ai ressenti un grand moment de solitude.
MERCI A VOUS, les 44 amis pour votre sympathique compagnie. J’espère fermement vous retrouver un jour à bord d’une autre destination Car-Tours.
Quant à vous, chers lecteurs, j’espère que ce récit vous donne envie d’aller, à votre tour, explorer cette fabuleuse région de notre continent.
Christiane