Andorre – Principauté du bonheur
Récit de notre guide:
Janny Snaterse
Comment es-tu devenue guide?
Toute petite déjà, je partais en vacances avec mes parents à l’étranger et ils m’ont donné le goût de bouger et de savoir plus. J’écoutais (en secret) la radio jusqu’au tard le soir, des émissions dans des autres langues qui m’ont donné l’envie de les apprendre et de les comprendre.
Quelles qualités faut-il avoir pour devenir guide professionnel ?
Le plaisir chaque fois de pouvoir partir avec les gens, de voir qu’ils sont contents et heureux et qu’ils s’amusent.
En tant que guide, quelles sont tes destinations préférées?
Je les aime tous mais j’ai dans mon cœur une grande place pour l’Italie car j’ai y travaillé longtemps. Mais quand je suis en Ecosse, ma passion se focalise de suite sur ces paysages sauvages.
Andorre – Principauté du bonheur
La principauté d’Andorre a 468 km2 de souveraineté, au cœur des Pyrénées avec environ 80.000 habitants. Pays atypique que ce micro-Etat, enclavé dans l’Union européenne entre la France et l’Espagne, dont la langue officielle est le Catalan. Atypique aussi par son régime politique : Andorre est une co-principauté parlementaire. Les coprinces, lointains héritiers du paréage, datant du 13ème siècle, sont l’évêque espagnol d’Urgell et le Président de la République française. Le pays a 7 paroisses ou 7 communes.
Avec ses paysages enchanteurs, ses panoramas étonnants et ses lacs d’altitude, avec en plus un régime fiscal très avantageux, la principauté attire les visiteurs. Andorre a adopté l’Euro mais ne fait pas partie de l’Union européenne.
Le pays respire la nature : plus de 90% du territoire est vierge de tout urbanisation et est composé de montagnes, forêts, rivières, lacs et prés. Et plus de 65 pics dépassent 2000 mètres, dont la «Coma Pedrosa », 2942 mètres d’altitude. C’est la montagne la plus élevée du pays. Il est donc normal que les Andorrans développent les sports d’hiver, les randonnées et le cyclisme.
Les étés sont chauds et tous les jours il a fait beau !
Pas trop tôt ce lundi matin, nous commençons notre voyage. Un agréable arrêt à Annecy nous donne même l’occasion de manger une fondue savoyarde. Le lendemain « l’autoroute du Soleil » nous amène dans le Midi et après Perpignan, nous commençons à traverser les Pyrénées françaises.
Après avoir passé la frontière franco-andorrane à « Pas de la Casa », paradis des sports d’hiver et du shopping, nous prenons la direction de « La Massana » où se trouve notre hôtel.
D’ailleurs, la télécabine de La Massana dessert la station de ski à Pal – Arinsal. Durant le magnifique tour panoramique, à travers les vallées andorranes, on s’y arrête, mais en bus. Le point de vue du col de la Botella nous emballe. « L’œuvre d’art » sur le col, de Dennis Oppenheim, «la tempête dans une tasse de thé », symbolise la force de la nature et est même montrée sur un timbre-poste andorran ! A ce propos, les deux administrations postales espagnole et française sont présentes en Andorre et distribuent le courrier déposé dans leurs boîtes respectives.
Vers le village typique d’Ordino, on voit des champs de tabac, plante qui pousse en abondance. A Andorran, montagnes et roches ont fortement influencé l’architecture. Et c’est pour cette raison que le granit est devenu l’une des roches les plus utilisées dans les constructions aussi bien traditionnelles que contemporaines. Ainsi les petites églises et chapelles de style roman (11è et 12è siècle), comme à Ordino, sont édifiées en granit. L’après-midi se termine avec une sympathique dégustation de liqueurs et de produits locaux.
Le capitale, Andorran la Vella, se situe à environ 1’013 m d’altitude, ce qui en fait la plus haute capitale nationale d’Europe. L’artère principale, l’avenue Meritxell, est le passage obligé pour le shopping. Mais la ville cache aussi des petits coins charmants comme les ruelles et les places du barri antic, près l’ancien parlement, « La casa de la Vall ». Le nouveau parlement est situé juste à côté. Depuis cette place, on voit bien les sculptures formées de 7 figures humaines crées par Jaume Plensa (sculpteur et graveur contemporain espagnol). Les 7 poètes, au sommet de leurs mâts d’acier de plus de 10 mètres de haut, représentent une image de calme et de réflexion au dessus du tumulte de la ville.
Le «Mirador del Quer» est en réalité une passerelle de 20 mètres de long. Huit mètres reposent sur la terre ferme tandis que les douze restants traversent le panorama, se transformant en une passerelle au-dessus du vide qui vous donne l’impression de flotter ou de voler. A l’extrémité du mirador, une sculpture représentant un géant tranquille assis, les jambes dans le vide, apporte une touche particulièrement poétique à la construction. Le site est signalé par trois immenses “Poteaux / Totems“ qui culminent à plus de 10 m.
La station de montagne «Vall de Núria» est un espace exceptionnel qui surprend par la richesse de son patrimoine paysager et naturel. Elle est située dans les Pyrénées Orientales (espagnole). Dominant un des points les plus élevés de la Vallée de Ribes, elle est entourée par des sommets de presque 3.000 mètres d’altitude où naissent de nombreux sources et torrents. Nous profitons de ce spectaculaire paysage de haute montagne en empruntant le train à crémaillère avec le départ à Ribes de Freser. Il parcourt 12.5 kilomètres et gravit plus de 1000 mètres de dénivelé. Là-haut, à 2000 mètres, le lac nous invite à faire des belles promenades, ou à visiter le monastère.
La «Seu d’Urgell», en Espagne, apparaît au cœur d’un agréable paysage où abondent pâturages, sources et hauts sommets. Le centre historique, dominé par la magnifique cathédrale, conserve une allure médiévale, avec ses étroites rues à arcades. Sur son pourtour, la cité est équipée de parcs modernes, portant les noms des rivières locales ; l’un d’eux a accueilli les épreuves d’aviron des jeux olympiques de 1992. La petite ville est le siège du diocèse d’Urgell, son évêque est, avec le président de la République française, coprince d’Andorre. Nous profitons de cette visite pour voir le marché local.
Le village «d’Os de Civis», une enclave espagnole en territoire andorran, se révèle fort charmant. Et quand on monte à pied vers la petite église, on a une superbe vue sur la vallée. «La Font», un restaurant traditionnel, nous offre un repas typiques andorrans. Est ce que nous pouvons encore souper à l’hôtel le soir ? Mais le moment est venu de faire les valises. Eh oui, la semaine est vite passée. La connaissance de ce petit Etat fut agréable grâce aussi à la sympathique Maribel, notre guide locale. Plein d’impressions, de nouvelles expériences et de nouveaux amis, débute le voyage de retour. Avec un chaleureux remerciement à tous les participants et à Alex, le chauffeur, nous espérons nous revoir bientôt.