Skip to content

Cinque Terre, île d’Elbe & San Gimignano

Récit de voyage du 18 au 22 avril 2018 | Bus no. 32                             

recommander / partager

Cinque Terre, île d’Elbe & San Gimignano

La Toscane et les Cinque Terre en Ligurie sont des terres bénies des dieux, tout droit sorties d’un conte de fée. Et pourtant, c’est bien à la force du poignet que ces hommes et ces femmes ont façonné les paysages, les terrasses et les cités hauts perchés. Qui n’a pas été envoûté par la beauté des collines et des bourgades toscanes et le charme des villages et vignobles en terrasses de pierre des Cinque Terre ?

 En ce matin d’avril, la journée s’annonce radieuse et la météo nous promet un temps estival pour les cinq prochains jours. Quel enchantement de voir défiler les beaux paysages de la Suisse romande. La bonne humeur est au rendez-vous à chaque lieu de départ et les nouveaux passagers sont accueillis joyeusement à bord. Le tunnel du Grand St Bernard traversé, nous pénétrons dans la majestueuse et fort boisée vallée d’Aoste. Après une courte halte pour se restaurer, nous continuons notre route en direction de la plaine du Pô nommée aussi la plaine padane et entrons dans la riche région du Piémont. Le mois d’avril est le meilleur moment de l’année pour découvrir les différentes étapes de la culture du riz et le dur labeur des paysans, dans les plus grandes rizières d’Europe. Lorsque les tunnels et les ponts se succèdent c’est que nous sommes en Ligurie et filons en direction de Gênes, sa capitale et ville connue pour avoir vu naître Christophe Colomb, n’en déplaise à nos amis espagnols ! Bientôt, nous entr‘apercevons le golfe des poètes de la Spezia. Encore quelques kilomètres et nous distinguons les Alpes apuanes et les carrières où est extrait le plus fameux de tous les marbres, le marbre de Carrare. C’est ici que Michel Ange vint choisir le marbre pour sculpter son David.

En longeant la mer Tyrrhénienne nommée côte versilienne ou Versilia, la Riviera toscane et ses stations balnéaires à la  mode comme Viareggio, Forte dei Marmi et le Lido de Pietrasanta qui sera notre point de départ pour les excursions des jours prochains. Notre bon hôtel familial est situé à deux pas de la plage et de la promenade du bord de mer. La saison estivale n’ayant pas commencé, la plupart des magasins et restaurants du bord de mer sont encore fermés. Après le petit déjeuner, nous faisons connaissance de Madame Lilly, notre guide locale qui nous accompagnera toute la journée. En route pour San Gimignano,  elle nous contera l’histoire des grandes familles toscanes, les amours de Giacomo Puccini, le compositeur de la Bohème, qui a vécut dans la région et des innombrables pépinières que nous traversons. Finalement, nous arrivons au pied d’une petite ville médiévale de Toscanes connue pour ses « gratte ciels » du 13 et 14ème siècle. A l’époque, la ville en possédait 75 qui surplombaient la Vallée Elsa. Actuellement, il n’en reste que …. 14 ! (en réalité 13. Mais les italiens sont superstitieux !)  C’est à pied que les plus vaillants participants parcourent les quelques centaines de mètres qui nous séparent de la porte d’entrée principale de la ville où nous attend Claudia, la guide officielle de San Gimignano. La récompense pour avoir atteint San Gimignano, une dégustation de glace à la mondialement connue « Gelateria Dondoli ». La promenade découverte avec guide nous amène ensuite jusqu’à la Piazza Cisterna (place de la citerne) dont les maisons et les tours datent des 13e et 14e siècles. Sur la Piazza del Duomo (cathédrale) s’élève le Palazzo del Podesta (palais du pouvoir) avec les tours Rognasa et Grossa. La balade à travers la ville continue avec Claudia. A la fin de la visite, nous avons un peu de temps libre pour manger ou faire des achats avant de nous retrouver sous la porte d’entrée de San Giovanni pour redescendre vers le car Zerzurben…. Malheureusement, une personne s’est perdue en ville mais nous ne tarderons pas à la retrouver.

Pour terminer la visite de la région en beauté, nous avons rendez-vous à la « Fattoria San Donato » pour déguster l’huile d’olive extra vierge, les vins rouges et blancs ainsi que de la charcuterie et le fameux fromage local. Umberto Fenzi, le propriétaire, nous décrit avec amour et fierté sa terre, son histoire, ses vins et son huile d’olive extra vierge. Il accompagnera nos hôtes dans la cave et au magasin où sont vendus les produits biologiques de la ferme. Une si belle journée ne peut se terminer qu’en empruntant le chemin des écoliers, à la découverte de la « vraie toscane » des collines et villages médiévaux perchés sur les hauteurs, des fortifications au sommet des collines, des cyprès, des vallées verdoyantes. Grâce à notre excellent chauffeur Sascha, le retour se fait tout en beauté et douceur. A l’hôtel du Lido de Santapietra nous attend un bon dîner et une bonne nuit.

Ce matin, départ à la découverte de l’île d’Elbe. A Piombino nous embarquons sur le ferry qui nous mène en 1 heure à la capitale de l’île, Portoferraio. Le temps est si clair que nous entr’apercevons l’île de Montecristo, le rocher de Palmaiola et même la Corse. L’île d’Elbe est après la Sicile et la Sardaigne, la troisième plus grande île de l’Italie. Elle appartient à l’archipel toscan, un groupe d’îles situées entre la Toscane continentale et la Corse qui est protégé depuis 1996 dans le cadre du Parc national de l’archipel toscan qui est aussi depuis 2003 reconnu par l’UNESCO comme réserve de biosphère. L’Elbe bénéficie d’un climat doux, d’une flore diversifiée et d’une grande variété de  paysages. Au cours de la journée, nous allons contempler de charmants villages de pêcheurs, des hameaux perchés sur les rochers, de vertes vallées et des golfes enchanteurs sans oublier les plages de sable ou de galets. Le massif de granit du Mont Capanne culmine à 1019 mètres d’altitude, mais ne permet pas aux quelque 35.000 habitants de l’île de pratiquer le ski en hiver…. Toutes les grandes civilisations du bassin méditerranéen ont laissé des traces de leur passage sur l’île.  Au 8ème siècle avant J.-C., les Etrusques exploitèrent les ressources minières de l’île et  exportèrent le fer. Plus tard, les navigateurs Grecs si arrêtèrent ainsi que les Romains qui continuèrent l’industrie sidérurgique et l’excavation des carrières de granit. Au Moyen-Âge, ce fut au tour de la République Maritime de Pise d’exploiter les mines de fer et les carrières jusqu’à la domination de l’île par les Médicis de Florence au 16ème siècle tandis que les Espagnols envahirent Porto Azzurro et édifièrent un imposant fort, qui sert aujourd’hui de prison. Au 18ème siècle, les Autrichiens, les Allemands, les Anglais et les Français se la disputèrent. Mais en 1914, l’île sera cédée à Napoléon Bonaparte. Il en devient le souverain pendant les 10 mois que dura son séjour sur l’île. En si peu de temps, il réussit tout de même à faire construire des routes, il réorganisa l’économie minière, augmenta la production et l’exportation de vin.

De notre point de départ, Portoferraio, nous roulons le long de la côte vers Procchio, l’une des destinations de vacances les plus prisées, en direction de Marciana Marina où nous faisons une petite pause pour admirer la plage de galets et la mer cristalline. Nous traversons le centre de l’île pour rejoindre la belle plage de sable blanc et les trois rues de Marina di Campo. Après un bon repas au bord de l’eau, retour au car. Il manque deux participantes que nous allons chercher pendant 40 minutes de la plage au car et du car à la plage ainsi qu’au long de ses trois rues !!! Nous ne saurons jamais où elles étaient mais, nous étions tous contents de les voir arriver saines et sauves et accompagnées par une personne du lieu. De Marina di Campo nous visiterons brièvement la fort jolie bourgade de Porto Azzuro avant de retourner vers la capitale où nous attend le ferry pour le continent toscan et la route vers le Lido di Santapietra. A l’hôtel, le Chef nous a préparé une surprise. Un repas de spécialités toscanes que l’on ne mange que dans les familles toscanes, pas dans les restaurants touristiques. Le potage toscan à l’épautre « Zuppa di farro della Garfagnana », le jambon de jeune porc élevé en liberté à l’étuvée. Il est découpé par le Chef devant les participants et est accompagné d’épinards frais en branches garnis de pignons. Le dessert :   des cantuccini fait maison que l’on trempe dans le Vin Santo, un vin doux toscane.

Ce matin, départ pour la Spezia, la deuxième ville la plus peuplée de la Ligurie et le port d’attache de la marine italienne. Andrea, notre charmant et dynamique guide local, banquier la semaine et guide le weekend nous attend à l’embarcadère. Avec lui nous allons prendre le fameux train des Cinque Terre et le bateau. Avec lui, nous aurons du temps pour admirer les villages et grimper jusqu’à la forteresse de Vernazza. Le paysage côtier escarpé s’étend sur plus de 15 km entre Levanto et La Spezia en Ligurie. Il a été façonné par l’homme au cours des siècles avec l’aménagement de terrasses soutenues par des murs de pierre sur lesquelles sont cultivés la vigne et les oliviers. Jusqu’à la construction du chemin de fer en 1870, cette région était inaccessible, excepté par la mer. Et nous aussi aujourd’hui allons prendre le bateau pour mieux admirer les villages et la côte escarpée.

Les « Cinque Terre »  sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997 et comprend les Cinque Terre, Portovenere ainsi que les îles de Palmaria, du Tino et du Tinetto. En 1999, le Président de la République italienne a signé le décret créant le parc national italien des Cinque Terre situé sur une partie de la côte des Cinque Terre et  de la Riviera du Levanto dans la province de la Spezia. Ce parc comprend une aire marine protégée autour des communes de Monterosso (où nous avons embarqué pour la visite du village touristique de Portovenere). Le parc englobe aussi  Vernazza, un des villages visités et Riomaggiore ainsi que les communes du Levanto. Nous avons pu nous rendre compte que les Cinque Terre sont une destination très prisée, même si la saison n’a pas encore vraiment commencé. Il a fallu être rapide et sportive (sportif) pour accéder au train pondé. Il a fallu jouer des coudes pour monter sur le bateau… mais nous l’avons fait dans la bonne humeur et n’avons laissé personne à quai !

C’est déjà le jour du retour. Sascha, notre chauffeur range soigneusement les bagages d’après la destination de chaque participant. Il fait beau temps, tout le monde est détendu et à 7 heures pile, le car démarre. Dimanche, il n’y a pas de camions et il est encore trop tôt pour que les Italiens se rendent à la plage. Nous passons Gênes sans encombre et arrivons à nouveau dans la région des rizières puis dans la Vallée d’Aoste où nous nous arrêtons pour le dernier repas en groupe. Bientôt, le premier arrêt à Martigny. On se dit au revoir et au plaisir de se retrouver lors d’un prochain voyage. Sascha et moi vérifions que les bouteilles de vin, d’huile d’olive et le saucisson de sanglier ne restent dans le car… et ne doivent alors rejoindre la « fondation Sascha et Madeleine ».

Chère Italie, nulle part, la culture et l’art, les paysages et la qualité de la lumière ne se sont associés aussi intimement à la vie quotidienne du peuple jusqu’à devenir sa nourriture spirituelle (Reby, 2016)

Retour vers le haut
Rechercher