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Dresde & Leipzig à l’Avent

Récit de voyage du 5 au 8 décembre 2022 | Bus no. 6                             

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 Dresden et Leipzig à l’Avent 

L’amour des marchés de Noël donne une occasion en or de partir à la découverte de villes lointaines et méconnues. Parmi les joyaux du Nord de l’Allemagne, on trouve une ville qui abrite l’un des plus anciens marchés de Noël connus, attesté déjà en 1434, le Striezelmarkt de Dresde. Et si ce dernier est bien évidemment le centre de ces festivités, les différentes places de la ville ne sont pas en reste pour proposer une ambiance festive et des chalets dispensant belles couleurs, objets attrayants et odeurs appétissantes. Le célèbre gâteau de Noël, le Stollen, se trouve bien évidemment mis en valeur partout et tente le chaland, et lorsque la nuit tombe, les décorations réchauffent les coeurs malgré une température très hivernale. 

Mais impossible, à Dresden ou à Leipzig, d’ignorer le passé douloureux et finalement très récent qui a vu se dérouler des événements dramatiques. Tout d’abord, les bombardements de la 2ème guerre mondiale qui ont laissé à Dresde des cicatrices bien visibles, intégrées à la reconstruction de bâtiments emblématiques. Qu’il s’agisse des pierres de la Frauenkirche de Dresde retrouvées et replacées à leur emplacement d’origine lors de la reconstruction de ce monument emblématique après la réunification, un exploit réalisé en 10 ans à peine et terminé en 2005, ou de la belle croix en or qui surplombe son Dôme, financée partiellement par le fils d’un aviateur ayant participé au bombardement. A Leipzig, le bâtiment de l’université intègre une façade rappelant l’église qui s’y trouvait et qui était à l’origine de la vocation estudiantine de la ville, avant sa destruction symbolique sous l’ère communiste. Partout l’histoire est omniprésente et nous rappelle que la guerre, la période communiste de l’Allemagne de l’Est et la chute du mur de Berlin ne sont pas de l’histoire si ancienne et oubliée. 

Si Dresde surprend avec la couleur sombre de ses monuments, notre guide Susanne, qui nous emmène écouter le joli carillon du Zwinger nous éclairera sur les raisons de cette noirceur. En effet, le grès beige dont sont construits ces bâtiments laisse rapidement monter à sa surface une couche sombre qui va protéger les façades. Le grès ayant une composante de sable assez fragile, cette couche qui contrairement à son aspect n’est pas ancienne, est laissée ensuite volontairement sur les bâtiments à titre de protection naturelle. Étrange mais fonctionnel. Le centre, détruit à près de 100% – la place principale n’avait plus comme visiteurs que des moutons – a été reconstruit sans se laisser tenter par la modernité, et a retrouvé un charme ancien. 

Cependant, la grandeur d’Auguste III de Pologne né et mort à Dresde, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie ainsi qu’électeur de Saxe, explique la magnificence des palais de la ville et l’aspect monumental de ses nombreuses places. 

Leipzig, elle, d’un aspect un peu plus moderne, plaît énormément grâce à ses petites places, ses nombreux passages commerciaux qui quadrillent la ville, et un marché de Noël omniprésent. Si sa richesse provient de sa célèbre foire aux échantillons, la Mustermesse, la renommée d’un très célèbre compositeur natif de cette ville a contribué à sa réputation : Jean-Sébastien Bach, dont la statue orne la place de la réputée église Saint-Thomas. 

Au centre de Leipzig, l’église saint Nicolas rappelle les nombreuses soirées de prières pour la paix qui y ont été tenues dès le début des années 80, et furent à l’origine d’un mouvement non violent qui en octobre 89 donna l’impulsion qui ne s’arrêta qu’à la chute du Mur de Berlin. Aujourd’hui encore des prières s’y déroulent chaque semaine pour les pauvres, réfugiés ou retraités en difficulté. 

C’est les yeux pleins d’étoiles et de petits anges lumineux, et les bras chargés de cadeaux que nous reprenons la route vers la Suisse. Un long trajet que personne ne regrette, tant les journées passées dans ces deux villes ont enchanté nos voyageurs, certains déjà prêts à revenir l’an prochain ! 

 

Christine Seuret

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